Brève Introduction Autobiographique


Je pensais qu’avant de parler de Cinéma, il était important que je vous présente en quelques points l’itinéraire qui m’a amené à devenir tailleur, mon Amour pour le Cinéma en faisant partie.

Born and raised In Paris

J’ai grandi et vécu toute ma vie à Paris. A l’heure que je vous écris (mardi 31 Mars 2020, quinzième jour de confinement), je n’ai pas passé plus d’un mois en dehors de Paris depuis probablement des vacances d’été quand j’étais au Collège, au plus tard au lycée. Je pense que je peux être donc qualifié de Parisien, un vrai. Pire, un Parisien de l’Ouest!! Pire du seizième!!!
Dieu merci j’ai vécu six ans dans le dix-neuvième, ce qui a permis de sauver mon âme en peine.

Mais assez parlé de géographie, car à part avoir eu la chance de grandir dans un beau quartier (grosse concentration d’Haussmannien, d’Art Nouveau, et d’Art déco, mon mouvement architectural préféré), cela ne m’a donné la possibilité que de grandir avec des abrutis sans éducation avec de l’argent que des abrutis sans.

Ma première source d’Inspiration est ma famille. J’ai eu la chance d’avoir deux grand-mères passionnées d’Histoire (l’une d’entre elle en avait même fait son métier), et deux grand-pères élégants.

Mais rien n’égalera ce que m’a apporté mon père, que je voyais habillé en costume complet tous les jours, et qui m’emmenais très souvent au Cinéma sur les Champs Elysées (une des rares salles à proposer du VOSTFR à Paris dans les années 90). Une autre de ses qualités est qu’il a toujours beaucoup travaillé, ce qui est une fierté pour moi que j’ai toujours voulu répliquer.
Mais pas au niveau scolaire! J’ai toujours été passionné par l’Histoire, j’ai apprécié le Français, je pense que c’est à peu près tout. Le plus catastrophique étant les Sciences et les Mathématiques.
J’ai réussi (péniblement) à poursuivre jusqu’au bac général, que j’ai eu.
J’ai pu ensuite via Admissions Post-bac qui venait d’être mis en place aller à la fac en droit à Assas.

Le virage

Mes quatre ans à Assas ont été une étrange parenthèse dans ma vie. Je m’y suis terriblement ennuyé (à part en Histoire du Droit, en première année), et j’y ai été particulièrement mauvais et malheureux. Comme le reste de mes congénères, je passais le plus clair de ma semaine à sortir en boite: du jeudi au samedi soir inclus, et puis le reste de la semaine à m’en remettre. Qu’on se le dise: ce fut totalement inutile. Ca ne sert à rien de ruminer le passé ou de le regretter, mais pour ceux qui me liraient et qui ne seraient pas heureux dans vos études: remettez-vous en question! Vous n’avez peut être rien à y faire. Déjà au moment de mes études, mais encore plus avec la crise qui se prépare, il n’existe plus de « valeur sure ». Dans tous les cas, le chemin va être long et tortueux, donc autant faire ce que l’on aime, même si c’est tailleur! J’ai compris à un moment que je préférais être le meilleur des tailleurs que le pire des avocats. Non pas que je sois devenu le premier, mais c’est un idéal que je tente avec plaisir!

Mon choix de carrière

Je suis tombé quand j’avais quatorze ans sur un bouquin dans la bibliothèque de mon père:

« L’éternel masculin » de Bernhard Roetzel 

Une claque!!!

J’avais déjà une sensibilité pour le vêtement, j’aimais la façon dont mon père s’habillait, j’aimais la façon dont James Bond, Gatsby, Bugsy, « Noodles » s’habillaient dans les films que mon père m’avaient fait découvrir, mais ce livre fut un électrochoc car j’avais décrit dans ses pages comment et aller pour leur ressembler.

Quae sunt Caesaris Caesari. Ce livre fut offert à mon père par un de ses amis ayant une Maison de maroquinerie et qui adore le vêtement, il m’a transmis beaucoup de ce  lifestyle que j’aime tant (comprenez bien manger, bien boire, et finir le tout avec un cigare et une vielle prune) dans les nombreux weekends que j’ai passé chez lui: Cyril Meunier (sa marque s’appelle Loxwood).

Je ne sais plus comment j’ai découvert la boutique Ralph Lauren de la Madeleine, probablement par mon père qui m’y aura emmené un samedi. Je n’y suis pas rentré depuis l’ouverture de leur flagship rive gauche mais cette boutique m’a fait rêver pendant toute mon adolescence. Je me demande ce qu’il y avait avant Ralph Lauren. Ce que j’ai découvert beaucoup plus tard, c’est qu’avant Paris regorgeait de grandes maisons, proposant des services tailleur, chemisier, maroquiner… Tout a maintenant disparu, ou presque.

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Une des dernières grandes adresses était Old England. J’ai passé des années à baver sur leur devanture. Cette façade absolument exceptionnelle avec des énormes miroirs m’a toujours fasciné. J’y suis rentré quelques fois, notamment une fois en 2010 pour la signature du livre « Savile Row: The Master Tailors of British Bespoke » de James Sherwood, évènement co-organisé par le blog « Parisian Gentleman«  ce qui nous amène à la dernière partie de mon périple avant de changer totalement de vie.
Au lieu d’étudier, je passais des heures sur le blog d’Hugo Jacomet, je cherchais les plus belles tenues photographiées par Scott Schumann sur « The Sartorialist », sur « Le Chouan des Villes » dont j’adorais les analyses, « Redingote » qui était orienté Workwear, le disparu « For the Discerning Few », le blog de mon ami Stéphane « Gentleman Chemistry », les anglophones comme « Die,Workwear! », et surtout le monument, pour moi le blog le plus complet, le plus régulier et le mieux écrit « Permanent Style » de Simon Crompton.

A noter la presse magazine, « Monsieur », et « Dandy » que j’ai lu pendant ma fin d’adolescence sans passion, et « The Rake » qui est un grand magazine, que j’ai découvert grâce à un article d’Hugo Jacomet. J’y suis abonné depuis que j’ai mon entreprise (2015) et ceux qui sont venus à ma boutique ont eu la chance de parcourir ma collection!

Hugo Jacomet avait partagé le trailer d’un magnifique documentaire « O’Mast » réalisé par gianluca migliarotti, j’ai réussi à me le procurer via la boutique en ligne de la Maison Hongkongaise « The Armoury ».

Mark Cho porte le complet bleu, Alan See le croisé marron.
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« The Armoury », créé par Alan See et Mark Cho ont été et restent ma plus grand inspiration et modèle en tant qu’entrepreneur. J’ai toujours trouvé juste le ton qu’il ont donnés à tout ce qu’ils ont fait. J’ai eu l’occasion de les croiser à Pitti Uomo et de les remercier pour leur travail, et ce qu’ils m’avait apporté en tant qu’entrepreneur.

J’ai été inspiré par leur travail au point de trouver un stage à Hong Kong en Horlogerie. J’ai adoré ce mois que j’ai passé dans cette ville ultra-dynamique, et pour un entrepreneur aussi intéressant que Nicolas Mahoudeau, l’entrepreneur pour qui j’ai travaillé.

Ma formation de tailleur et mes débuts entrepreneuriaux

J’ai décidé en rentrant de mon séjour en Asie de stopper net mes études de Droit et de me lancer dans une formation pour devenir tailleur.
La recherche ne fut pas longue: ma formation était le premier lien sur Google pour « Formation tailleur Paris »! C’était « l’Association Formation Tailleur », malheureusement fermée il y a deux ans, suite au décès de son fondateur, le Maitre tailleur André Guilson.

Cette formation m’apporta beaucoup malgré son principal défaut: elle n’a jamais réussie à créer le lien avec les ateliers encore existants à Paris et donc assurait difficilement un emploi à la sortie de la formation. Ma principale difficulté pendant ces deux ans de formation fut donc de réfléchir à ce que je ferais ensuite.

Je rêvais de trouver un Maitre Tailleur, un « vieux de la vielle » qui m’aurait employé, qui m’aurait transmit son savoir-faire et sa Maison en temps voulu. Mais je n’ai jamais trouvé cette personne.
J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de me lancer dans l’entreprenariat. J’ai eu alors beaucoup de chance: je fus entouré par ma famille, mon banquier, mon expert comptable qui m’ont apportés toute l’aide nécessaire pour me lancer au mieux. J’ai monté ma société en Avril 2015, alors que ma formation n’était pas terminée! J’ai poussé le culot jusqu’à aller à Pitti Uomo une semaine avant mes examens finaux. J’ai malgré tout décroché mon diplôme et j’ai poursuivi par la suite le développement de ma société.
Mais c’est une autre histoire, qui j’espère n’en est encore qu’à son début!

To be continued…